Dans une déclaration conjointe, publiée le 30 janvier 2015, l’Observatoire Euro-Mid Pour les Droits de l’Homme et L’Observatoire des Droits légaux ont affirmé que l’exécution de 84 personnes avait eu lieu, en un jour, dans le village de Barwaneh, quartier d'Al-Muqdadiya, gouvernorat de Diyala, Irak, devant l’armée irakienne qui n’a rien fait pour venir en aide aux civils.
Les deux organisations ont expliqué que, selon des témoins oculaires, des personnes portant des vêtements noirs, avec voitures noires, semblant appartenir à la milice Foule Populaire ont brûlé et détruit plus de 1600 maisons dans la ville de Sherwin, et plus de 12 mosquées après qu’une opération militaire ait pris fin. Cette opération avait été effectuée par des miliciens aux côtés de l'armée irakienne et d'autres groupes tribaux sunnites contrôlant la ville, après que des affrontements aient éclaté avec l'État islamique (EI). La milice Foule Populaire était ensuite allée à Barwaneh, où se réfugiaient des centaines de familles déplacées des villes voisines de Sensal et de Sherwin, et avait demandé aux gens à se rassembler dans un des vergers pour qu’ils répondent à certaines questions. C’est là-bas que 84 personnes ont été tuées, selon les statistiques recueillies par Euro-Mid et l'Observatoire des droits légaux.
Les deux organisations ont déclaré que des soldats de l'armée irakienne ont assisté à la scène sans rien faire pour défendre les civils, soulignant que le ministère irakien de l'Intérieur a tenté de nier la validité des rapports d'exécutions de masse à Barwaneh. Les deux jours suivants, le gouvernement irakien a également tenté de dissimuler le massacre malgré le flux constant des nouvelles et commentaires demandant au gouvernement de reconnaitre l’incident et de lancer une enquête.
Le porte-parole du ministère irakien de l'Intérieur, Saad Maan, a déclaré, lors d'une conférence de presse sur le meurtre de civils à Barwaneh, que l’incident n’était pas réel, alors que, de son coté, le commandant desopérationsdu Tigre, Abdul Amir Al-Zidi, a admis que des militants avaient ouvert le feu contre les forces irakiennes à Barwaneh, en déclarant « ils ont répondu en ouvrant le feu sur eux et ont tué entre 50 à 60 terroristes ".
Selon la déclaration conjointe, des vidéos postées sur les réseaux sociaux montrent des membres de la milice Foule Populaire dansant devant les corps des victimes qui avaient les yeux bandés et les mains liés, dont certains semblaient avoir directement reçu des balles dans la tête. Un témoin oculaire a indiqué que les miliciens avaient vérifié les noms des hommes et ensuite il avait entendu des coups de feu ... Quand il est allé au village pour voir ce qui était arrivé, il a vu 35 corps dans une maison et trouvé 40 autres dans un endroit proche, derrière la maison". Un autre témoin oculaire a affirmé avoir vu un groupe de soldats et de miliciens ouvrant le feu sur 13 hommes après les avoir alignés et avoir ligoté leurs mains.
Le membre du Conseil du Gouvernorat de Diyala, Sajed Al-Anbaki, a dénoncé la déclaration disant, "Si les personnes tuées étaient des « terroristes », il n'y aura pas de problème, car ils ont obtenu ce qu'ils méritaient", encourageant ainsi les crimes d’assassinat et les exécutions extrajudiciaires, en violation du droit à la vie.
La déclaration conjointe a souligné que, le 29 Janvier, des éléments de la milice Foule Populaire avaient distribué des tracts à des familles sunnites dans le centre du quartier Al-Muqdadiya, les exhortant à quitter la zone, laissant place à des opérations de vol et d’incendie contre les maisons qui ont pu se poursuivre en raison de l’absence complète de l'Etat et ses autorités.
L'observatoire Euro-Mid pour les Droits de l'Homme et l'Observatoire des Droits Légaux ont conclu leur déclaration en appelant le gouvernement irakien à s’acquitter de ses obligations envers les habitants de Barwaneh et du district d’Al-Muqdadiya en assurant leur protection et en identifiant et traduisant en justice les auteurs des crimes qu’ils couvrent , tout en insistant sur la nécessité pour le gouvernement de ramener toutes les factions armées sous son autorité et celle de la loi .
Liste des noms des victimes exécutées à Barwaneh:
1 . Marwan Jassem Melhim
2 Qahtan Jassem Melhim
3 Othman Jassem Melhim
4 Adel Qahtan Ramid
5 Ali Adel Qahtan
6 Salman Nasrallah Salman
7 Hussein Karim Hussein
8 Shihab Ahmad Mubarak
9 Abdul Mamoun Mahmoud Jassem
10 Mania Hassan
11 Hassan Mania Hassan
12 Salman Abbas Aliwi
13 Hassan Salman Abbas
14 Hussein Salman Abbas
15 Abdul Qader Salman Abbas
16 Nasser Salman Abbas
17 Mubarak Salman Abbas
18 Karim Salman Abbas
19 Kilan Salman Abbas
20 Hashim Hussein Salman Abbas
21 Falah Hassan Hussein Abbas
22 Tahsin Mahmoud Salman
23 Ala’ Tahsim Mahmoud
24 Mahmoud Tahsin Mahmoud
25 Muhammad Tahsin Mahmoud
26 Abbas Tahsin Mahmoud
27 Saleh Kamel Ismail
28 Alwai Kamel Ismail
29 Muhammad Saleh Ramid
30 Mukhlis Abed Mahdi
31 Maqdad Salama Khanjer
32 Mazen Majid Hamada
33 Shuaib Qadouri Mustaf
34 Zahid Shuaib Qadouri
35 Ali Hashim Salman
36 Muhammad Abbas Hilal
37 Abdullah Hussein Ahmad Saleh
38 Khaled Shihab Ahmad Saleh
39 Ali Ghadir Aswad (Egyptian National)
40 Khalil Ibrahim Muhammad
41 Muhammad Ihsan Muhammad
42 Dawoud Saad Atia
43 Izzam Hussib Hamad Awad
44 Farhan Ahmad Saleh
45 Jassem Muhammad Shihab
46 Ahmad Muhammad Shihab
47 Ahmad Shihab Ahmad
48 Muhammad Shihab Ahmad
49 Alwan Shihab Ahmad
50 Maher Khalaf Muhammad
51 Hussein Abdullah
52 Adel Qahtan Khadir
53 Harith Ibrahim
54 Mazen Majid
55 Ibrahim Hamada
56 Khaled Al-Jouriya
57 Shuaib Habib Al-Azawi
58 Khaled Mahmoud Ali
59 Muhammad Salman Adkik
60 Walid Hassan
61 Omar Hassan
62 Khamas Jassem Al-Jabouri
63 Bira’ Khamas Jassem
64 Ala’ Khamas Jasse
65 Ahmad Abbas
66 Ali IbrahimSale
67 Khalil Ibrahim Al-Souhad
68 Muhammad Khalaf Ismail
69 Salman Abbas
70 Ala’ Khalaf Mahmoud
71 Omar Harith
72 Shuaib Abdul Qader Al-Azawi
73 Hassoum Al-Jabouri
74 Mustafa Al-Jabouri
75 Muhammad Al-Jabouri
76 Ahmad Al-Jabouri
77 Qassem Amal
78 – 84. Falih Hassan Al-Jabouri et ses six enfant